COMPTE-RENDU DU VOYAGE A MADAGASCAR
En octobre et novembre dernier, un groupe de 9 amis et fidèles supporters de la, MEIM se sont envolés pour un voyage de presque un mois à Madagascar. Les amis ont découvert avec émotion et beaucoup d’attention un beau pays, des habitants courtois et travailleurs et des églises vibrantes pour le Seigneur et l’annonce de l’Evangile. Renaud Andriafehivolarisoa vivait un retour aux sources et une joie immense l’animait de voir l’œuvre commencée avec des moyens dérisoires, il y a presque 20 ans, couvrir petit à petit le pays avec des églises dynamiques, conduites et animées par des serviteurs consacrés et vivants par la foi.
Quant à moi, c’était mon septième voyage ; heureux de constater des progrès dans tous les domaines de la vie publique de ce beau pays. Les routes sont en bon état et balisées, les chemins de fer roulent, des chantiers de constructions se dressent un peu partout, les marchés sont abondants en légumes et en produits de toutes sortes et même, on rencontre des petits marchés de fleurs et de plantes. Mais le revers, ce Distribution de lunettes dans le sont les prix des produits de base qui montent et qui maintiennent toujours la couche pauvre de la population dans l’indigence et la pauvreté. Cependant, de façon globale, le pays semble sortir doucement de sa profonde crise économique, ce qui, malgré tout, est encourageant.
Le but de notre voyage était la visite des églises des CEIM (Communautés Evangéliques Indépendantes de Madagascar) dans plusieurs régions : Antananarivo, Mananjary, Fianarantsoa, Ambositra et Antsirabé, ainsi que l’enseignement et la formation des pasteurs et des anciens par des séminaires. S’est ajouté à cette formation biblique des formations pratiques, comme des cours d’électricité (théoriques et pratiques), des formations au tricot et à la peinture décorative, suivant les savoirs des amis participants à ce voyage. Ces formations autant bibliques que pratiques furent accueillies avec enthousiasme par des frères et sœurs avides d’apprendre et surtout de mettre en pratique ces nouveaux acquis. Ce fut un très grand encouragement pour tous, aussi bien pour ceux qui ont apporté et donné que pour ceux qui ont appris et reçu ces nouvelles connaissances.
L’oeuvre des CEIM a changé très spirituellement son équipe de direction à sa dernière Assemblée Générale. Le siège de l’association s’est déplacé de Tuléar à Antananarivo. Cet important changement manifeste que la période pionnière des CEIM se termine et qu’une phase de consolidation et d’approfondissement de l’œuvre se met en place. Prions pour cette nouvelle équipe qui a l’édifiante tâche d’apporter les éléments de structuration d’une œuvre qui entre dans sa majorité. Elle ne doit cependant pas perdre l’élan et le dynamisme de la vision d’implantation de nouvelles églises, ainsi que celle de la multiplication des églises implantées. En effet, l’œuvre est passée en moins de 20 ans de 4 petits postes d’évangélisation à 53 églises et postes pionniers répartis sur l’ensemble de la Grande Ile, avec pour soutenir ce ministère, deux oeuvres majeures :
. le CEFOI (l’école biblique des CEIM),
. la MEIM, la Mission de soutien avec ses associations en France et en Suisse.
Ces dynamismes attirent maintenant des œuvres partenaires comme l’Asmaf, le Grain de Blé, les Flambeaux-Claires-Flammes, les Scouts Evangéliques, Mission sans Frontières, etc...
Ce qui peut être très bénéfique pour l’évangélisation du pays, mais qui requiert beaucoup de sagesse et le discernement de la volonté de Dieu dans la bonne gestion de ces forces dynamiques.
Cette croissance de l’œuvre des CEIM nous invite à mettre en place dans le courant de l’année 2009 les quatre grands défis que nous avons définis à notre dernière Assemblée Générale ; défis qui s’inscrivent pleinement dans l’évolution, la croissance et les projets de nos frères et sœurs à Madagascar.
Merci de vos prières et de votre fidélité qui ont participé à la réalisation de bien des projets de l’œuvre de notre Dieu à Madagascar.
Gilbert PRESLE
TEMOIGNAGE D’UNE PARTICIPANTE AU VOYAGE
L’avion décolle, une dernière fois je contemple Tananarive à travers le hublot, ainsi que le joli patchwork de rizières et de cultures diverses qui l’entourent. Le voyage de retour en France durera onze heures, chacun aura tout son temps pour repasser le film de ces trois semaines passées sur la Grande-Ile. J’ai vraiment envie, comme Marie, de « garder toutes ces choses précieusement dans mon cœur ».
Et voilà, nous étions neuf voyageurs, d’horizons très différents, Dieu a conduit afin que tout s’accomplisse selon ce qu’Il avait prévu :
. un enseignement biblique apporté par Renaud et Gilbert au fil des étapes, destiné aux étudiants du Cefoi et aux pasteurs. Deux frères ont fait cent kilomètres à pied pour pouvoir en bénéficier !
. une aide matérielle : vêtements, médicaments, lunettes, fournitures scolaires, cadeaux divers. Mais aussi des cours de tricot (il fait froid sur les plateaux en hiver), de peinture artistique, et d’électricité. La réfection de l’installation électrique dans deux églises. Environ deux cents repas offerts à des enfants pauvres. Une subvention pour l’assurance d’un bateau à moteur sur le canal des Pangalanes, ce qui créera une source de revenus.
. de nombreuses occasions d’aider et d’encourager à titre individuel.
Nous avons parcouru 1230 km par la route et environ 450 km en avion, visitant Tananarive, Mananjary, Fianarantsoa, Ambositra, Antsirabé, Tamatave et Foulpointe. Renaud s’était organisé de sorte que du tourisme puisse se combiner aux différentes actions, et sincèrement nous n’avons pas été déçus ! L’occasion aussi de voir le travail déjà réalisé par les MEIM Madagascar et France depuis quinze ans, nous pouvons louer le Seigneur !
Si des images merveilleuses restent gravées dans nos têtes (contacts, cultes du dimanche, faune et flore, paysages ...) la pauvreté et, à certains endroits une vraie misère, nous ont beaucoup touchés. Entre voir un reportage à la télé et être confronté à la réalité, il y a toute une différence ! Madagascar est un pays qui commence à évoluer, mais les besoins sont immenses ... Et c’est là qu’on sent monter en soi un intense désir de faire quelque chose, de s’investir, qu’on ne peut s’empêcher d’avoir des idées, de prier le Dieu Tout Puissant d’intervenir, de nous donner les moyens ! Mais tout en apportant une aide matérielle, il faut aussi penser aux besoins spirituels, car les coutumes et l’occultisme entraînent une partie de la population dans des pratiques parfois abominables et combien d’âmes sans espérance !
Par ailleurs, je pense que les Malgaches sont très riches, mais leur richesse ne se mesure pas en argent : c’est l’accueil, le courage et la débrouillardise devant les difficultés de la vie, les enfants bien élevés, leur belle musique et sans oublier la foi des chrétiens. Ils nous ont beaucoup appris. Il y a aussi ceux qui ont une vision pour l’avenir et des compétences, c’est vraiment encourageant.
Trop de choses à évoquer en méli-mélo, les mendiants et les petits vendeurs de rue, les boutiques aux mille couleurs, les gargotes, l’artisanat original et varié, les pousse-pousse, les mamans avec leurs enfants dans le dos, les paillotes sur la plage et les cases dans la brousse, les taxi-brousses, la cuisine qui nous a bien régalés et les fruits ! Comment oublier les nombreux « bonjour Wazahas » des enfants dans la rue ! J’allais oublier les zébus et leurs carrioles, les chouettes chapeaux, forcément j’en passe ...
Dans quelques minutes les Wazahas vont atterrir, la suite du voyage reste à organiser, pas question d’abandonner nos frères, il faut continuer l’œuvre de la MEIM. Comme la veuve de Sarepta, je dépose devant le Seigneur nos cruches et nos pots, que nous puissions, par Sa Grâce, y puiser tout ce qui sera nécessaire.
Anny LEBERON