EDITORIAL
Une équipe d'une quinzaine de frères et sœurs a, sur l'initiative des églises CEIM, fait un voyage à Madagascar au mois d'août dernier. Le point d'orgue de ce voyage était le deuxième congrès de ces églises, organisé à l'occasion du vingtième anniversaire de l’œuvre. En effet l’œuvre a bien progressé : de 4 petits groupes éparpillés sur la Grande Ile il y a 20 ans, aujourd'hui, il y a 41 églises établies et 21 églises de maison. Tout ce grand ministère d'évangélisation est soutenu par le CEFOI, l'école biblique des CEIM. Le climat politique troublé de ces derniers mois n'a pas empêché l’œuvre de progresser. Prions pour la stabilité politique qui semble s'installer malgré les tensions et les luttes partisanes. Une nouvelle constitution et des élections présidentielles et législatives sont programmées pour ces prochains mois. Demandons à notre Dieu la stabilité et la paix pour ce beau pays que nous avons à cœur, afin que la pauvreté recule et que les églises soient des pôles de paix sociale et de solidarité.
Gilbert PRESLE
MICROCREDIT
Le congrès qui s'est déroulé à Fianarantsoa a été l'occasion de présenter le projet de microcrédit aux missionnaires et pasteurs des CEIM. Le projet avait auparavant été accepté par l'équipe dirigeante. Cette information aux frères du terrain a suscité leur enthousiasme, de se voir ainsi aidés et soutenus dans la lutte qu'ils mènent contre la misère et la pauvreté dans leurs églises et son environnement. Prions pour que la structure centrale de gestion des microcrédits se mette en place, avec les annexes locales dans les différentes régions et églises. Madagascar est un pays où l'administration peut être très tatillonne. Demandons à Dieu qu'Il nous aide à franchir tous ces obstacles et que l'équipe qu'Il a préparé pour gérer cette nouvelle œuvre se mette bien en place. Les projets artisanaux, agricoles ou de pêches ne manquent pas. Nous vous informerons dès que possible du démarrage de ce service si utile à nos frères et sœurs malgaches. Il s'inscrit dans le volet pratique et social du ministère d'évangélisation et d'implantation d'églises selon Actes 2 : 42 à 47.
Gilbert PRESLE
RETOUR A MADAGASCAR
Pour la deuxième fois en moins de deux ans, nous repartons, Hervé et moi, aux côtés de Gilbert, Renaud et quelques amis pour Madagascar. Même si la température de ce 2 août au matin est un peu fraiche, c'est avec beaucoup de chaleur que nous sommes accueillis, avec joie que nous reconnaissons des visages.
L'escale à Tana est brève car la route nous attend pour Fianaranstsoa où se déroule le 2e congrès. Sur la route, nous sommes heureux de faire escale à Antsirabe chez Betty Lauber et de constater que la toiture de son centre d'hébergement a été entièrement refaite (le bâtiment avait été « décapité » par un cyclone en 2008) Nous passons également à Ambositra, au dispensaire, où nous pouvons saluer Fara, l'épouse du docteur Samuel.
Les quelques jours à Fianarantsoa nous permettent de retrouver des frères de nombreuses églises et c'est un grand moment de partage.
Puis c'est le départ pour Tuléar : une route à travers des paysages somptueux, le plateau d'Isalo, la région d'Ilakaka, les mines de saphir. Nous sommes reçus royalement par des habitants de petits villages de brousse dont la générosité n'a d'égale que leur pauvreté. A Tuléar, entre les divers ateliers (microcrédit, broderie, dessin) il y a la distribution de lunettes. C'est à chaque fois un grand événement ! Retour sur Tana, par avion pour les uns, par la route pour les autres. L'occasion nous est alors donnée à tous de faire un peu de tourisme et de nous reposer. Nous faisons la visite d'un village du Père Pedro. Les trois semaines ont passé rapidement, en nous laissant le sentiment de ne pas en avoir assez fait, en emportant dans notre cœur un peu de cette chaleur et de cette foi qui les porte et en se demandant déjà quand nous allons repartir.
Corinne et Hervé
UNE EXPERIENCE INOUBLIABLE
En réfléchissant à ce que je pourrais écrire au sujet des 3 semaines que nous avons passées à Madagascar, une expression que beaucoup ont utilisée avant moi pour décrire leurs sentiments, me vient à l’esprit : « C’était une expérience inoubliable ! »
Sous la conduite de Renaud et Isabelle, qui ont été des guides compétents et plein d’attention à l’égard des douze « vazaha » (étrangers) qui participaient à cette aventure, nous avons traversé une partie de l’île, de Antananarivo à Toliara (Tuléar).
Le but premier de ce voyage était de participer au congrès des CEIM (Communauté des Eglises Indépendantes de Madagascar) qui avait lieu à Fianarantsoa et de visiter les églises des différentes villes traversées.
Bien sûr, le temps du congrès a été un moment particulièrement fort et béni. C’était une occasion pour nous de rencontrer un très grand nombre de frères et de sœurs venant de toutes les églises du pays ! Un pasteur me disait qu’il avait fallu 6 cars pour transporter les participants des églises de Tuléar… Difficile de décrire l’ambiance chaleureuse, la joie, l’enthousiasme de cette grande assemblée de frères et sœurs venus pour adorer et louer le Seigneur ensemble. L’enseignement qui nous a été apporté durant ces 4 jours avait pour thème l’exhortation de l’apôtre Paul en Romains 13:14 : « Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ ». Les repas étaient pris dans une école primaire publique. Les frères et sœurs de Fianarantsoa s’étaient particulièrement investis pour accueillir tous les participants de ce congrès, ce qui n’a pas été une petite affaire ! Qu’il soient encore remerciés de tout cœur pour leur investissement, leur travail, leur accueil, leur gentillesse, leur disponibilité...
Nous avons aussi eu l’occasion de mieux connaître le Pasteur Paul, serviteur de Dieu à Fianarantsoa, qui nous a accueilli chez lui pour un temps de communion fraternelle et de discussion.
Cela prendrait trop de place de vous entretenir en détail de toutes les expériences vécues durant notre court séjour à Fianarantsoa : visite de la ville haute et discussion avec un groupe de jeunes qui se trouvaient là (je suis toujours en contact internet avec certains d’entre eux), excellent repas chez Richard et Mariette, responsables de l’église, dans leur Snack-Bar Imanoela, visite de la région et particulièrement du Lac Hôtel et la plantation de thé de Sahambavy. Je n’oublierai pas la rencontre avec les petites brodeuses qui confectionnent des sachets en tissus pour emballer le thé, qu’elles décorent de scènes malgaches en broderies, et les enfants qui vendent de jolies cartes fabriquées de leur mains.
Notre voyage s’est ensuite poursuivi vers le sud, avec une escale pour la nuit à Ranohira. Avant cela, un arrêt à la réserve naturelle de Anja s’imposait. Endroit idéal pour pique-niquer, nous nous sommes installés sur une grande table prévue à cet effet, sous le regard attentif des enfants et des jeunes de l’endroit. A la fin du repas, je remarquai une jeune fille qui me regardait avec un sourire et les yeux brillants. Je devinais qu’elle avait envie que je partage avec elle l’orange que j’étais en train d’éplucher, ce que j’ai fait avec plaisir. Mais, par un mouvement des yeux, elle m’a fait comprendre que ce n’était pas tellement l’orange qu’elle « convoitait » mais le sac plastique qui était à mon poignet et qui nous servait de poubelle ! Je me suis donc empressée de lui donner l’objet de son désir ; elle l’a pris avec beaucoup de reconnaissance et s’est en allée, me laissant très perplexe : cette jeune fille venait de récupérer notre « gaspillage » de verres et de couverts en plastique et de divers autres objets de « consommation »…
La réserve naturelle de Anja avec sa forêt, ses lémuriens, ses grottes naturelles, son histoire, nous a permis de vivre un après-midi de dépaysement et de plaisir. Notre séjour à Ranohira a été marqué aussi par notre randonnée dans une partie de la réserve naturelle de l’Isalo. C’était rassurant d’avoir devant soi un guide malgache compétent et... patient.
Une expérience que je ne suis pas près d’oublier est notre visite à l’église de Besakoa, au milieu de la tribu des Baras. Les habitants vivent dans de petites maisons en terre ; beaucoup sont maintenant chrétiens à la suite d’un travail d’évangélisation et l’église est dirigée par le pasteur François Andriantsalama et sa femme Florence. Nous nous sommes installés dans la petite église et les frères et sœurs nous ont réjouis par leur accueil et leurs chants. Un fait particulier que j’ai noté durant tout ce voyage : beaucoup de malgaches ont de vrais talents musicaux et tous ceux que j’ai vus nous accompagner de leurs instruments ne possèdent aucune partition. Du congrès de Fianarantsoa à Tuléar, en passant par cette petite église de Besakoa, les partitions de musique étaient inexistantes, mais le talent et la compétence des instrumentistes étaient particulièrement remarquables. A l’occasion de cette visite et dans la suite, plusieurs d’entre nous (Gilbert Presle, Jean Schrumpf, Jean-marc Theiller, Renaud) ont participé de manière active à l’enseignement et à la prédication, sans oublier Isabelle qui a apporté un message devant un rassemblement de femmes lors du congrès de Fianarantsoa.
Chacun d’entre nous avait apporté dans ses bagages une certaine quantité de vêtements, de matériel scolaire et médical, des lunettes, des accessoires pour la couture... que nous avons distribués lors de nos différentes visites.
Notre descente vers le sud nous a conduits à traverser la ville « champignon » de Ilakaka, du nom de la rivière qui coule à cet endroit et qui est la scène d’une véritable ruée vers « l’or bleu » : le saphir. La ville est composée d’abris de fortune qui logent les 20 000 à 50 000 personnes qui se sont déplacées pour tenter leur chance et trouver le gisement qui leur permettrait de changer de vie !
Notre halte à Sakahara, dans l’église du pasteur Gustave Rajaonarivelo, a été brève car nous avions pris du retard et la nuit allait bientôt tomber. Mais nous avons pris le temps de distribuer friandises et matériel scolaire. Ici aussi l’accueil nous a réjouis. Le pasteur Gustave et son djembé ont entraînés toute l’assemblée dans des chants de louange et de reconnaissance !
C’est à Tuléar que plusieurs d’entre nous ont pu diriger des ateliers : peinture, broderie, activités avec les enfants, distribution de lunettes. Plus de 500 paires de lunettes étaient présentées sur des tables, par catégories. Beaucoup venaient avec leur Bible pour essayer et prendre la paire la mieux adaptée à leur vue. Le pasteur Barijaona Rakotomamaonjisoa et sa femme Rosa, Armand Rasolofonomenjanahary et son épouse et d’autres responsables s’étaient beaucoup investis pour nous accueillir dans les différentes églises de la ville.
A notre retour à Tana, nous sommes restés trois jours à Bethela avant notre départ vers la France. Nous en avons profité pour visiter le zoo de la ville, le palais de la Reine, le village du Père Pédro. Notre famille (Daniel et moi-même avec nos deux ados : Mélissa et Daphnée) , ainsi que Gilbert Presle, avons eu la joie de rencontrer nos filleuls au centre de la Ligue pour la lecture de la Bible. Trois institutrices ainsi que le directeur nous ont accueillis autour d’un repas et nous ont fait visiter les lieux, accompagnés des deux enfants.
Nous avons également rendu visite à l’orphelinat de Pauline et Rosa à Ambohimangakely, près du CEFOI, où sont accueillis une trentaine d’enfants. Mélissa et Daphnée étaient chargées par un responsable de l’église de Montreuil, de faire un petit reportage sur cet orphelinat, qu’elles devaient ensuite présenter au groupe d’ados de l’église. Mission accomplie ! Suite à ce reportage, le groupe d’ados s’est engagé à parrainer un des enfants
Maintenant que nous sommes tous rentrés en France (y compris Anne-Marie qui avait prolongé son voyage jusqu’à la 3ème semaine de septembre !) que reste-t-il de ce voyage ?
Des projets sont en cours de réalisation :
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Mise en place de microcrédits, projet initié et présenté par Gilbert Presle lors du congrès de Fianarantsoa
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L’envoi d’un container fin octobre ou mi novembre
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Parrainage d’un enfant de l’orphelinat de Ambohimangakely
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Les contacts avec quelques jeunes de Fianarantsoa évoluent, surtout avec l’un d’entre eux, Franck.
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Serge Razafintsambaina nous a envoyé la liste de toutes les églises CEIM de l’île, et de leur responsables, ce qui nous permet, à nous qui sommes loin, d’avoir une vue d’ensemble de l’œuvre du Seigneur à Madagascar et de prier pour chacun de ces frères et de leur famille. Tous ont besoin de nos prières et de notre soutien (fraternel, et, si le Seigneur vous le met à cœur, financier)
Merci à tous ceux qui ont beaucoup travaillé pour que ce voyage soit une réussite. Merci surtout au Seigneur de nous avoir permis de participer à son œuvre, d’une manière bien modeste peut-être, mais nous souhaitons que l’intérêt de chacun pour les églises CEIM de Madagascar grandisse et débouche sur des initiatives et des actions qui seront un encouragement et un facteur de développement pour les églises et les frères et sœurs là-bas.
A Lui soit la gloire et toute notre reconnaissance !
Dany Pegon
NOUVELLES DE RENAUD ET ISABELLE
Chers partenaires, nous vous remercions de votre soutien et de votre intercession en faveur de notre ministère, que ce soit dans l'église de Chartres ou pour la MEIM. Nos enfants sont bien engagés au sein de leurs églises : groupe de jeunes, groupe gospel et même certains sont parmi les prédicateurs, ce qui fait la joie de Renaud ! Les jeunes mariés sont bien installés dans leur appartement. Par la grâce de Dieu, la santé de Renaud s'améliore, ce qui lui permet d'assumer les diverses tâches que le Seigneur lui confie. Le soutien d'Isabelle est bien précieux, que ce soit pour le ministère de couple pastoral à Chartres ou dans l’œuvre au sein de la MEIM.
Lors du congrès des CEIM à Madagascar, nous avons eu la joie de constater que les œuvres mises en place depuis 20 ans sont en pleine croissance. Sur les 64 églises CEIM, une cinquantaine ont des pasteurs qui sont d'anciens étudiants du CEFOI. 70 % des membres du conseil d'administration CEIM sont d'anciens étudiants du CEFOI. Nous nous sommes réjouis du développement de l'école biblique, de la MEIM Madagascar qui continue son œuvre au sein des CEIM par des actions sociales et humanitaires. Le plus encourageant a été de voir la place du centre d'accueil Béthel au sein de la chrétienté malgache : plusieurs dénominations, en dehors des CEIM, bénéficient du Centre. Nous aimerions ici vous exprimer notre reconnaissance pour tout votre investissement : parrainages, dons pour les constructions et surtout pour votre intercession, car si ces œuvres tiennent debout, c'est grâce à votre engagement et à votre fidélité. « Bien-aimés, votre travail n'est pas vain dans le Seigneur ».